
Les algues vertes
La Bretagne, et plus particulièrement la baie de Saint-Brieuc est touchée par les échouages d’algues vertes sur les plages. Les autorités compétentes agissent pour prévenir les risques liés à ce phénomène, notamment l’émission de gaz toxiques lié à leur décomposition.
Le phénomène de marée verte
Les marées vertes sont principalement liées à la prolifération d’algues vertes du genre Ulva. De couleur verte du fait de la présence de chlorophylle, ces ulves deviennent naturellement blanches en se desséchant. Ces algues vertes vivent naturellement fixées aux roches mais leur densité proche de l’eau de mer leur permet de rester entre deux eaux si elles sont arrachées, notamment lors de tempêtes. Ainsi détachées, elles peuvent poursuivre librement leur croissance dans la colonne d’eau. Se développant naturellement dès le printemps grâce à l’augmentation de la température de l’eau et de l’amplitude des jours ainsi qu’à une luminosité plus intense, renforcée encore dans les baies peu profondes aux fonds sableux qui réfléchissent la lumière, les ulves ont une croissance accélérée dans des eaux enrichies en nutriments (azote en particulier).
Les risques sanitaires
La putréfaction des algues entraîne des risques sanitaires dès qu’elles sont amoncelées en tas et qu’une croûte commence à se former en surface sous l’effet du soleil. Le même phénomène peut se produire avec un fort amoncellement d’algues brunes, mais ces algues s’échouent en bien plus faible quantité que les algues vertes sur notre côte.
Les plages de la commune ne sont pas donc pas épargnées par ces marées vertes, néanmoins les services techniques effectuent régulièrement des ramassages.
La commune agit
La zone de stockage temporaire des algues vertes est balisée et interdite d’accès.
De par ses pouvoirs de police, le Maire est responsable de la sécurité dans la zone littorale jusqu’à 300 m des côtes. Les communes concernées par les algues vertes ont donc la responsabilité et l’obligation d’organiser un protocole de ramassage sur les plages de leur territoire, sous peine de devoir les fermer.
A Binic-Étables sur Mer, les plages du Moulin, des Godelins, de l’Avant-port et de la Banche sont quotidiennement surveillées par le service technique de la ville. Plusieurs critères d’appréciation permettent de lancer les opérations de ramassage. Pour rappel, la zone de stockage temporaire des algues vertes est balisée et interdite d’accès.
Les algues sont ramassées si :
• Le coefficient de marée : la vigilance est accrue en cas de coefficient décroissant de marée car, dans ce cas, les algues fraîchement déposées sur le sable ne seront pas récupérées par la marée montante, au plus tard dans les 12 heures suivantes.
• Les horaires de marée : les opérations ne se font qu’à marée descendante.
Les algues ne sont pas ramassées :
• Lorsque l’épaisseur de la couche d’algue est trop fine et éparse, le ramassage n’est pas systématiquement effectué car il ne permettrait pas de faire un tri suffisant avec le sable et les galets raclés sur l’estran.
• L’après-midi pendant la fréquentation des usagers.
• Le week-end et jours fériés estivaux en raison des restrictions de circulation des poids lourds.
Pour les petits apports, la commune effectue le ramassage à l’aide d’une machine ou d’un goémonier qui ratisse les algues déposées jusqu’au fil d’eau. Pour des apports plus importants la ville fait appel à une entreprise spécialisée. Celle-ci intervient chaque fois que possible et nécessaire dans un délai de 24 à 48 heures.
Historique de ramassage des algues vertes
Les algues vertes sont prélevées puis amenées en déchèterie. Ces chiffres correspondent donc à la pesée des remorques.
- 1995 : 5715
- 1999 : 4567
- 2009 : 1800
- 2010 : 550
- 2011 : 190
- 2012 : 0
- 2013 : 17
- 2014 : 0
- 2015 : 394
- 2016 : 187
- 2017 : 10,42
- 2018 : 57,9
- 2019 : 47,2
- 2020 : 185
- 2021 : 901, 42
- 2022 : 160
- 2023 : 176,3
- 2024 : 83,96 (pour un coût d’enlèvement de 19 504, 37€).
Les autres actions de la ville
La commune est accompagnée par le CEVA (Centre d’Etudes et de Valorisation des Algues) pour former les agents à la gestion des algues vertes. Elle signale également la présence d’algues vertes aux passants via des panneaux explicatifs et siège dans différentes instances en lien avec cette problématique.
Des mesures d’H2S (hydrogène sulfuré) sont réalisées AIR BREIZH dans le cadre du Plan de Lutte contre les Algues Vertes. Plus d’informations sur la page dédiée du site Airbreizh.
L'algue verte est parfois appelée "laitue de mer", elle se mange donc ?
Et oui ! Si lorsqu’elle est en décomposition, l’algue verte peut être dangereuse, lorsqu’elle est encore attachée aux rochers elle est parfaitement consommable et présente beaucoup de bienfaits pour la santé. Avant de se lancer dans la cueillette, il est cependant conseillé de réaliser une première sortie aux côtés d’un ou une professionnelle afin d’apprendre les bonnes pratiques sur le sujet.
Crédit photo : Mads Sonne