3.1.3. L’arbre dans le milieu forestier

La forêt est bien entendu le milieu d’origine des arbres, et reste leur milieu de prédilection. Il existe à l’état naturel une multitude de types de forêts, ayant des caractéristiques extrêmement diverses27. Il existe également des milliers d’espèces d’arbres aux
exigences très variées. Pourtant certains traits sont communs à la plupart de ces systèmes lorsqu’ils sont laissés à leur libre évolution.

Dans la majorité des cas, en Europe de l’Ouest, les forêts sont gérées. Une de leurs principales caractéristiques réside dans la recherche de l’optimisation de la production de bois à l’opposé des forêts vierges ou de certaines forêts naturelles qui sont laissées en évolution libre. Ces forêts gérées permettent d’extraire de grandes quantités de bois ou de matière ligneuse qui, selon leurs qualités spécifiques, peuvent avoir des destinations très diverses . Bien que, certaines forêts de production soient malheureusement gérées de manière intensive, les orientations modernes de sylviculture préconisent de ne porter aucune atteinte aux sols et à prendre en compte la biodiversité dans les orientations de gestion. Aujourd’hui, beaucoup de forêts ont conservé un certain degré de naturalité qui peut, dans certains cas, être très élevé.

Les problèmes sanitaires ne sont pas rares dans les forêts artificialisées (le phénomène s’amplifie avec l’augmentation des échanges au niveau mondial et le changement climatique). Ils sont parfois difficiles à traiter. La
pullulation de certains parasites peut être parfois fulgurante alors que certaines essences sont en grand danger (platane, frêne, marronnier d’inde, châtaignier, cyprès de Lawson) ou ont presque disparu (ormes).

La tentation serait grande de soigner les arbres avec des produits pesticides, mais cela ne constitue pas la meilleure méthode et serait économiquement trop dispendieux. Les arbres se trouvent, dans bien des cas, en dehors de leurs conditions de vie optimales souvent isolés, ce qui peut être une des premières causes de leur affaiblissement, les rendant ainsi plus vulnérables.

 

Des systèmes complexes

Une forêt naturelle n’est pas, sur le long terme, dans un état d’équilibre stable, mais passe par différents stades d’évolution, avec des remplacements d’essences par introgression, des phases d’effondrement localisée de la strate arborescente et des phases de régénération par germination naturelle. Chaque phase est dominée par certaines essences, qui sont ensuite remplacées par d’autres. Ces phases plus ou moins distinctes se succèdent selon des cycles pluriséculaires. La diversité biologique atteint son degré maximal dans les grands espaces où ces différentes phases peuvent être simultanément observées. La lumière y est captée en totalité par différentes strates peuplées de multitude d’organismes, tous complémentaires les uns des autres : de ce fait, la production de biomasse globale, toutes espèces confondues, atteint des niveaux très élevés.

 

Des systèmes résistants 

Ces systèmes tirent de leur complexité même, une grande résistance aux agresseurs. Ainsi, par exemple, chaque parasite qui se présente se trouve ainsi rapidement face à son prédateur. Chacun est contrôlé par un autre hôte de la forêt, les deux espèces vivant dans un certain équilibre.

 

Des systèmes résilients 

En cas de sinistre de grande ampleur, tel qu’une violente tempête ou un incendie, la réparation des dégâts commence très tôt. Une multitude de graines attend dans le sol que le milieu s’ouvre. De jeunes semis germent aux premières pluies. Des plantules et jeunes tiges sont toujours en attente, prêt à prendre la place des arbres qui sont tombés (chablis), et à profiter de la trouée de lumière qui se présente. À noter que certaines essences ont besoin des incendies pour se régénérer comme les séquoias de Californie ou les pins d’Alep en région méditerranéenne. Les sinistres font alors partie du cycle de régénération.

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