4.2.2. Créer de bonnes conditions pour l’Arbre dans les nouveaux aménagements

Soucieuse de donner toutes leurs chances aux arbres nouvellement plantés tout en préservant le patrimoine existant, la commune a déjà intégré dans son Cahier des Clauses Techniques particulières des normes de plantation et de protection favorables à la pérennité des arbres.

Le milieu urbain est loin d’offrir des conditions favorables à la pérennité des plantations. Les contraintes auxquelles sont soumis les arbres d’alignement dans les rues sont notamment nombreuses : sécheresse, pollution, vandalisme, compaction de sol, choc de voiture. L’objectif est donc de créer un environnement de qualité dès la plantation, assurer des conditions favorables à un développement optimal des plantations urbaines protéger durablement les arbres des agressions diverses auxquels ils sont soumis.

La plantation 

Pour permettre à l’arbre de bien se développer, il conviendra en amont de prendre en compte les exigences autoécologiques des espèces et analyser leurs bonnes adéquations avec les caractéristiques du site de plantation (luminosité, niveau de la nappe phréatique, exposition aux vents). Ensuite, dès la plantation il sera nécessaire d’optimiser les conditions de vie de ces arbres et de les protéger des possibles agressions.

Les distances de plantation

La hauteur et la largeur de l’arbre adulte seront prises en compte ainsi que les effets sur son environnement proche (ombre portée, proximité du bâti, limite de propriété…). L’implantation des arbres permettra le maintien d’une circulation piétonne d’une largeur minimum de 1,5 m. Cette largeur permettra l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. L’entretien futur de l’espace sera pris en compte lors de la plantation. Afin de préserver les réseaux souterrains et de s’assurer de la sécurité des interventions, le maître d’ouvrage et les exécutants de travaux respecteront les procédures de déclaration préalable, de déclaration de travaux et de déclaration d’intention de commencer les travaux. Concernant les particuliers, ce sont les règles du Code Civil qui s’appliquent.

Le fascicule 35 du CCTG « aménagements paysagers » sera pris en référence pour les descriptions des travaux de plantations. La composition du sol sera également prise en compte avant plantation. Les capacités naturelles de drainage du sol seront également prises en compte et modifiées le cas échéant.

Concernant les trottoirs et les placettes, les fosses auront une dimension de 2 mètres cubes minimum. Une terre végétale de qualité sans déchets avec un mélange équilibré en argile, calcaire, sable et humus remplira la fosse. Un feutre végétal souple ou une toile tissée PLA biodégradable devra être posé afin d’anticiper les problèmes de développement racinaire soulevant l’enrobé et d’assurer une protection des éventuels réseaux souterrains. Le contact terre/terre dans le fond de la fosse devra être conservé ou créé pour éviter la rupture causée par l’empierrement.

 

Le choix de l’essence

Les essences locales seront privilégiées : mieux adaptées à nos sols et à notre climat et plus attractives pour les animaux, elles seront choisies en priorité. Une liste d’essences locales ou bien acclimatées est présentée en annexe de la Charte de l’arbre, à consulter en cliquant ici.

Diversifier les essences : pour enrichir la biodiversité et diversifier les sites d’accueil pour la faune, mais aussi pour limiter les transferts de maladie, il est préférable de varier les essences dans les haies et alignements et si possible planter des bouquets d’arbres et non pas des arbres isolés.

Choisir le bon arbre au bon endroit : il faut, en effet être attentif à la présence de réseaux souterrains, la qualité du sol, l’ensoleillement, la place disponible pour son développement racinaire et aérien et ne pas planter d’arbre si les conditions de développement jusqu’à l’âge adulte ne peuvent être réunies. On veillera également à :
– utiliser des essences adaptées à la pollution urbaine dans les centres-villes

– éviter les espèces allergisantes ou qui comportent un risque de toxicité et celles dont les fruits sont dangereux

– éviter les arbres à fruits sur les parkings, le long des trottoirs et zones de stationnements (privilégier leur plantation sur les zones engazonnées)

– éviter les espèces à racines traçantes sur voirie

– privilégier les essences à développement modéré le long des voiries

Tailler dans les règles de l’art 

La taille de l’arbre lors de la plantation est obligatoire pour supprimer les dégradations effectuées lors de l’arrachage en pépinière.

Pailler et végétaliser les pieds d’arbres

Le paillage consiste à disposer au pied de l’arbre une couche de matériaux améliorant la reprise et la croissance du végétal tout en limitant son entretien. Le paillage a cinq grands avantages :
– il maintient l’eau dans le sol en formant une barrière plus ou moins étanche contre les agents asséchants (soleil et vent)

– il améliore la structure du sol en favorisant la vie souterraine et en évitant le compactage

– il évite les blessures au pied de l’arbre, car il crée un périmètre de sécurité

– selon le matériau apporté, il peut fertiliser le sol en se décomposant

– il isole thermiquement le sol, régule et augmente sa température et atténue le risque de gel des racines, permettant une activité racinaire d’une durée et d’une intensité plus importante

– la végétation aux pieds des arbres crée des micro-écosystèmes riches d’interactions favorables à la biodiversité et à l’arbre. De plus, cette technique permet d’embellir le paysage urbain. Ainsi, chaque pied d’arbre devra être planté en plantes couvre sol telles que des arbustes ou vivaces de préférence issus de la flore locale, et paillé de préférence d’un broyat biodégradable du type : BRF (bois raméal fragmenté), mulch, fibres de bois, fibres de coco, broyat de végétaux, sur une épaisseur de 7 cm minimum afin de limiter l’enherbement indésirable.

Ancrer l’arbre au sol

Un arbre nouvellement planté ne possède pas, tant que son système racinaire ne s’est pas développé dans le sol, le système d’ancrage nécessaire pour résister à la pression du vent dans le houppier. Lors de la plantation, il est souvent nécessaire de mettre en œuvre un moyen permettant d’assurer cet ancrage (tuteurs, haubans, systèmes d’ancrage de motte).

Installer des protections physiques dès que nécessaire

Les voitures sont les premiers agresseurs, avec 20% des arbres blessés lors de mauvaises manœuvres. Afin d’éviter un quelconque choc, des protections sont installées dès la plantation (étriers, barrières…). Si la surface est propice au piétinement, une grille pourra être apposée sur le paillage.

 

L’entretien des jeunes plantations

Tout doit être mis en œuvre dès la conception pour limiter les opérations d’entretien et les rendre plus faciles et plus efficaces (paillage limitant l’arrosage et le désherbage, tuteurs et liens qui ne frotteront pas sur le tronc et ne l’étrangleront pas…). Les jeunes plants feront l’objet d’un suivi particulier durant les trois années qui suivront la plantation.

 

Les arrosages

L’arrosage est nécessaire pour assurer une bonne reprise des arbres. Plus l’arbre planté est gros, plus il a besoin d’eau. L’époque, la fréquence et les doses d’arrosage doivent permettre une humidification suffisante de la terre sans toutefois noyer le système racinaire. Pour assurer la bonne reprise de l’arbre, il sera nécessaire d’arroser au printemps et en été pendant les deux à trois premières années. Des arrosages abondants et espacés qui humidifient la terre en profondeur sont préférables : les arrosages légers très fréquents qui humectent uniquement la surface de la terre incitent le système racinaire à rester en surface au détriment de l’ancrage profond de l’arbre au sol et de son adaptation aux périodes de sécheresse qu’il pourra connaître à l’avenir.

 

La maintenance pour les paillages 

Le paillage peut être dispersé par le vent ou les animaux. De plus, les paillages naturels se décomposent progressivement. Il doit être remis en place ou complété pour continuer à jouer son rôle, tous les 2 à 3 ans.

 

La maintenance des tuteurs

Les tuteurs ne doivent pas frotter contre les troncs au risque de les blesser. Les liens doivent être détendus de façon à ne pas étrangler les tiges et doivent être vérifiés régulièrement. Au-delà de trois ans de plantation, lorsque l’arbre a pris racine, les liens qui maintiennent l’arbre et le tuteur peuvent être retirés.
Un arbre bien choisi, bien planté et bien nourri est plus résistant aux maladies qu’un sujet pour lequel toutes ces précautions n’ont pas été prises. Cependant, le suivi est nécessaire pour détecter de façon précoce les attaques (bactéries, virus, insectes, champignons…) afin de les enrayer avant qu’elles n’altèrent la santé de l’arbre encore faible.

 

 

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